A N F A
Une cité Paisible dans l'attente. Photo Chelle. En fait l'histoire de Casablanca commence au début du XXe siècle. En 1907, lorsque débarquent les marins de l'amiral Philibert, pour mettre fin au pillage de la ville par les tribus révoltées, Dar Beida est une bourgade obscure. Quelques commerçants européens y sont établis, mais l'accès du port. Si l'on peut employer ce mot est très difficile, et le séjour en ville manque de confort et d'agréments. Les témoignages les plus surs et les plus pittoresques sur Casablanca à cette époque se trouvent dans les deux livres du Dr. Weisgerber, « Casablanca et les Chaouia en 1900 » et « Au seuil du Maroc Moderne ». Il faut les lire pour mesurer le chemin parcouru en moins d'un demi-siècle, et les détracteurs de l'œuvre française rencontreraient aussi matière à réflexion dans d'autres documents qui relatent le sac et l'incendie de Dar Beida au mois d’août 1907. Il suffit d'écouter ce que dit l'Histoire pour comprendre et pour conclure. |
Photo Chelle Il serait impossible de placer une légende sous cette photographie à moins d'être un vieux marocain et d'avoir participé au meeting d'aviation qui eut lieu à cet endroit, c'est-à-dire sur les terrains du quartier racine, dans lequel il faut voir un des ancêtres de l'aérodrome moderne du camp Cazes. Que leurs regards se posent d'abord, aux pieds de la tour municipale, sur la petite baraque de planches qui servit de poste de commandement au général Drude, et qu'ils se portent ensuite du sud au nord, de l'est à l'ouest sur les rues animées et sur les maisons blanches qui forment autour de l'humble commencement une couronne gigantesque, et toujours amplifiée. |
Photo Chelle. Nous sommes en 1912. Le visage moderne de Casablanca commencé à se modeler. C'est pourquoi l'on construit les magasins du même nom, tout près de la place de France. On voit l'immeuble encore emmailloté d'échafaudages, et au loin, la Tour de l'Horloge. Au premier plan, la foule marocaine, avec ses flâneurs, son pittoresque et ses marchands de pain. Sur le développement futur de Casablanca, le plan Courtois, il y a quatre ans, a jeté quelques vives lueurs. Il est malaisé de juger cette conception, dont on sait surtout que sa réalisation serait fort coûteuse. Elle entraînerait d'abord des démolitions qui aggraveraient l'actuelle crise des logements dans des conditions telles qu'elles constituent un obstacle quasi-infranchissable. Mais depuis que ce plan a été conçu, et, semble-t-il, enterré, des faits nouveaux donnent des indications sur le visage que prend Casablanca. Le centre des affaires se déplace lentement de la place de France vers la place Nicolas Paquet.
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Photo Chelle. L'attente du courrier... Les vieux marocains se souviennent de l'impatience avec laquelle les nouvelles de France étaient accueillies. Les nouvelles, et les marchandises de toutes sortes qui permettaient à une équipe de pionniers de modeler le visage moderne de Casablanca. Les canotiers' et les cols cassés de ces pionniers sont démodés, mais leur foi et leur Energie restent pour nous des exemples à méditer. On sait que la construction d'un grand hôtel de tourisme près du port a été commencée : Casablanca, jusqu'à présent, offrait aux voyageurs de bons hôtels trop peu nombreux. Un jour prochain, la ville offrira aussi à ses habitants un musée accessible, une bibliothèque installée dans un immeuble à l'abri de l'incendie, une salle de concerts et de conférences, et qui sait, peut-être si les Dieux nous comblent, un vrai théâtre. |