samedi 17 mars 2018

1925. Safi. L'histoire évolutive de sa Poterie.













  1925. Safi. L'histoire évolutive de sa Poterie.









La ville de Safi a inscrit dans le programme des curiosités à montrer aux touristes ses ateliers de poterie. Ceux-ci ont une histoire qu'il n'est pas sans intérêt de connaître, puisque nous devons tous nous attacher à étudier de notre m'eux le passé, dans lequel, hélas les points nébuleux restent encore nombreux.
La fabrication de la poterie à Safi est réputée ancienne, c'est-à-dire que d'après les renseignements oraux qu'il a été possible de se procurer, elle remonterait à 150 ans. 
A cette époque il existait deux corporations, la principale se trouvant au R'bat et utilisant la carrière de glaise sur laquelle est aujourd'hui construite l'infirmerie indigène. Son dernier four a disparu en 1920, en raison de l'extension prise par la ville.
La deuxième corporation a eu plus de chance. Grâce à l'intervention du Service des Beaux-Arts qui a fait classer, en 1920 le quartier des Potiers comme monument historique, elle a pu rester sur son emplacement originel. Il était d'ailleurs grand temps que le dahir protecteur intervînt : déjà des Européens avaient entamé des pourparlers pour acheter les ateliers de poterie et édifier à leur place, des habitations. Ainsi la disparition de l'art céramique à Safi eût-elle été consommée !
A la tête de chaque corporation se trouvait un Amin, selon l'usage établi au Maroc. Un des plus avantageusement connus a été Hadj Mohamed Leghmaz qui vivait il y a 140 ans environ. Sa réputation s'étendait jusqu'au Sous d'où les Chleuhs lui apportaient du minerai de plomb qu'il utilisait pour la fabrication de l'émail. Ils retournaient chez eux en emportant des poteries de Safi.
Il faut dire qu'à cette époque, on fabriquait surtout des poteries non émaillées. Cependant quelques potiers et Hadj Mohamed Leghmaz était du nombre, livraient des pièces émaillées de teinte unie : jaune, verte, bleue ou blanche. Quelquefois même la fantaisie leur prenait de faire des poteries, dites El Farouzi, qui étaient de deux couleurs différentes réparties sur chaque moitié de la pièce.
Cette fantaisie constituait l’art moderne du temps. Les zelliges, dont l'industrie était alors prospère, servaient d'émail. C'est cet Amin qui, le premier, fit venir un céramiste de Fès. L'histoire a d'ailleurs conservé le nom de ce mâallem qui s'appelait Hadj Abdeslam Lengassi. On peut encore juger de son habileté par deux pièces conservées par la famille Leghmazen souvenir de son aïeul. Ce furent les premières poteries décorées qui furent faites à Safi.
La légende rapporte que le mâallem ne fit pas ses affaires et dut retourner à Fès. On dit qu'un jour il calcina de l'argent au lieu de plomb, parce qu'il en manquait, et que son émail ainsi préparé lui étant revenu trop cher, il perdit beaucoup d'argent sur cette fournée. Quoi qu'il en soit, d'autres mâallemin vinrent de Fès à sa suite notamment Megzari, Aïssaoui et Sellam Bakour qui, tous trois, entrèrent en association et produisirent de grandes quantités de poteries décorées semblables à celles qu'on fabriquait alors à Fès. On les vendait beaucoup dans le Sud marocain.
Ces trois mâallemin firent souche dans le pays et formèrent des apprentis. D’ailleurs à eux vinrent se joindre bientôt d'autres ouvriers réputés qui s'appelaient Abd el Ouahad, Abbés Megzari, Kaddour Lioussi et Hadj Abdeslam. Leur activité fut sans égale et on dit aujourd'hui,que personne ne peut rendre autant de travail qu’eux dans le même laps de temps.
Avec ces ouvriers, la technique de Fès s'implanta naturellement à Safi ; aussi ne doit-on pas s'étonner si on retrouve dans d'anciennes poteries safiotes des formes, des couleurs, des décors identiques. L'imitation était d'autant plus obligée que les mâallemin fassis établis au R’bat ou dans le quartier des Potiers avaient conservé des relations suivies avec leurs familles.

Ces mâallemin formèrent à leur tour un certain nombre d'apprentis qui ne sont pas tous devenus des artisans si l'on en juge par l'un des survivants aujourd'hui chef de barcasse au port.
Néanmoins les traditions furent continuées, avec succès même, par deux ou trois potiers, Ould Ali qui partit à Taroudant, et surtout Ahmed M'dasmi qui fut digne de ses maîtres. Ce dernier fabriqua des pièces magnifiques qui lui valurent une grande renommée dans tout le Maroc méridional.
Malheureusement il perdit la pureté de son art en écoutant les conseils d'un consul espagnol fort .porté pour le style hispano-mauresque et qui lui commanda plusieurs pièces de ce genre. Il crut faire bien de continuer les modèles qu'on lui avait demandés, ne se rendant pas compte que les galbes compliqués, les anses énormes et découpées, les gargoulettes en forme de tonneaux n'avaient plus rien de marocain. L'originalité de l'art local était ainsi perdue.
Ce mâallem mourut en 1914, laissant deux élèves : Abdallah et Si Mohamed Souiri, qui ne surent pas réagir contre les dernières tendances de leur maître et qui n’ont produit que des œuvres mièvres dans lesquelles l'art et la technique fassis ont pour ainsi dire disparu uniformément, la couleur est bleue : les beaux polychromes d'antan n'existent plus.
Faute de relations avec Fès, ces mâallemin en sont réduits à faire venir du bleu d'Angleterre. Ils ignorent le marché de Fès sur lequel on trouve les oxydes de chrome et de manganèse qui viennent du Tafilelt. D'autre part, n'ayant plus de maîtres pour les guider, ces artisans médiocres se laissent inspirer par leur pauvre imagination. Si bien que dans le dernier état de choses, l’art de la céramique était en pleine décadence.
C'est à ce moment que M. De La Nézière, adjoint au directeur du Service des Beaux-Arts, créa un atelier de céramique à Rabat, dans le but de rénover cet art.

En 1918, passant par Paris, il demanda conseil à l'administrateur de la Manufacture Nationale de Sèvres qui lui indiqua un céramiste algérien, élève de l'Ecole Nationale des Beaux-Arts d'Alger, dont l'utilisation serait excellente pour le but qu'il se proposait.


M. Lamali.
Dans ces conditions, M. Lamali entra au service des Beaux-Arts du Maroc et fut affecté à l'école de Safi où tout était à réformer, comme nous venons de le voir. Des anciennes corporations, il ne restait que deux potiers sans ressources qui travaillaient sans méthode, mais avec un esprit routinier des plus déconcertants. M. Lamali commença par ouvrir un cours d'apprentissage en août 1920. 
Le recrutement des élèves s'opéra difficilement. Je métier de potier étant peu en honneur chez les gens de Safi. On tourna la difficulté en ne parlant que d'une école de dessin et en demandant l'aide des Services Municipaux. Puis les élèves de l'Ecole française arabe vinrent à ce cours. 
Le mouvement était créé. Aujourd'hui ce sont les parents eux-mêmes qui viennent solliciter l'admission de leurs enfants à J'école d'apprentissage Il y a, en ce moment, une vingtaine d'élèves qui suivent les cours comme décorateurs ou comme céramistes. Les ateliers de poterie ont en outre pris une extension qui fait bien augure]de l'avenir. Sous la direction de M. Lamali, trente ouvriers et apprentis travaillent dans neuf ateliers de tournage et de décoration pour la poterie artistique, tandis qu'on fabrique dans d'autres ateliers des carreaux décorés, des zelliges du pays, des tuiles vernissées, etc., qui ont un grand succès à Casablanca et dans tout le Sud du Maroc.


C'est que la céramique de Safi a changé d'aspect. M. Lamali a combattu activement l'amollissement du goût des mâallemin en leur inculquant le sens des valeurs et notamment du blanc, lequel fait si joliment ressortir les lignes géométriques tant aimées des Marocains.
Le dessin moins chargé dorénavant a gagné en netteté ; les formes trop chargées ont été éliminés du studio de M. Lamali qui se préoccupe de faire des poteries d'art et non des pièces quelconques. Son but a parfaitement été compris en France et à l'étranger. 
Après les récompenses officielles aux Expositions, ce sont les commandes qui sont venues et aujourd'hui les poteries sont, tout comme les céréales, un article d'exportation de Safi. Il est à prévoir que, dans quelques années, le commerce des céramiques prendra là une très grande extension ; l'aide assurée de grands magasins de Paris et de clients d'Amérique, d'Angleterre et du Danemark est le meilleur garant de cette réussite. M. Lamali peut être fier de son œuvre et la ville de Safi doit se réjouir de posséder en ses murs un artiste tel que lui. 

Les reproductions que nous donnons ici de quelques spécimens de la poterie safiote suffisent à montrer l'élégance des formes actuellement en honneur, ainsi, que la diversité des modèles reproduits. Tandis que les artisans de jadis s'épuisaient à produire de petits objets, bibelots aux formes contournées et bizarres, l'art safiote s'attache aujourd'hui à fabriquer des vases d'un galbe très pur et des cruches au mouvement élégant. C'est une véritable et remarquable rénovation de l'art de la céramique.






mardi 6 mars 2018

HAFÇA. Femme de Lettres arabe






HAFÇA


FEMME DE LETTRES ARABE


Née à Grenade | Morte à Marrakech | 586 de l'Hégire ; 1187 de l'ère chrétienne.







Il fut un temps Oullada, Hamda, Hafça

Que de sourires se dessineront sur nos lèvres ! 
Quoi ! Des femmes de lettres pourraient-elles se rencontrer parmi-ces formes humaines couvertes d'une draperie blanche d'où deux yeux noirs de Kohol et parfois pleins de malice, se laissent seuls voir, comme à Fez ou à Marrakech, ou moins que cela, une seule prunelle, comme à Rabat ? Non, hélas ! la grande majorité de ces marocaines sont illettrées Leurs époux et seigneurs, sous couleur d'assurer leur saint et de soutenir leur faiblesse, leur ont fait renoncer à toute liberté. Elles vivent, maintenant, dans une claustration plus ou moins complète, ayant pour seules ambitions, celles d'avoir un intérieur le plus luxueux possible, d'être couvertes de lourds bijoux et d'être les seules à régner sur le cœur de leurs maîtres. Il fut un temps, cependant où les Arabes jouissaient d'une civilisation très avancée.
Aux huitième et neuvième siècle de l'ère chrétienne, elle était déjà des plus brillantes. S'étant mis à l'école des Grecs, les Arabes s'étaient si bien assimilé les connaissances de leurs maîtres, qu'ils continuaient les œuvres de leurs devanciers et leurs productions s’étaient frappées du sceau de leur originalité.
Médecine, mathématiques, astronomie, sciences, (physiques et-naturelles), histoire, géographie, philosophie, œuvres poétiques et de prose... florissaient !
Même essor dans les arts et l'industrie. Point n'est besoin de s'étendre sur ce sujet, le lecteur le moins averti n'est pas sans connaître l'importance de cette civilisation.
A cette époque, la femme arabe recevait une éducation des plus soignées. On lui enseignait aussi bien la littérature que les sciences, la médecine que la musique. De plus, les femmes tenaient, pour ainsi dire, salon. Les savants, les poètes et les fins causeurs avaient accès chez elles et la conversation enjouée ou sérieuse allait son train. 
Si l'Orient peut se vanter d'avoir eu la savante Chohda ou la fine Zobeïda, la femme de Haroun Er-Rachid, l'Occident, c'est-à-dire l'Andalousie, peut mettre en avant les noms de Oullada, Hamda, Hafça... Cette émancipation de la femme n'alla pas sans quelque relâchement dans les mœurs. « Oullada était, dit Ibn-Bassam, la première femme de son temps.
Son allure libre, son dédain des voiles témoignaient de sa nature ardente. C’était d'ailleurs le meilleur moyen de montrer des qualités intérieures, et plastiques remarquables, la douceur de son visage et de son caractère.
Sa maison à Cordoue, était le lieu de réunion de tous les gens bien nés de la capitale. Son salon était le champ clos où luttaient poètes et prosateurs. Les lettres se dirigeaient vers la lumière de cette nouvelle lune brillante comme vers le phare de la nui... » (Cour. Ibn Zaïdoun.)
Cette Oullada, qui répondait à des poèmes par des poèmes, était princesse.
A la mort du Calife Omeyade Mohammed el Mostakfi, son père, elle délaissa le gynécée et vécut à sa guise, ouvrant la porte de sa maison à la meilleure société de Cordoue. Elle illustra bien des passions, et l'amour qu'elle fit naître dans le cœur d'Ibn Zaïdoun a fait écrire à ce poète des vers qui sont une des plus belles parures de la littérature arabe d'Espagne.
Quoique les sultans du. Maroc aient été amenés à différentes reprises à gouverner l'Andalousie et que tous les personnages célèbres dans un pays, ont eu leur réputation légalement établie dans l'antre, en voici une des femmes de lettres arabes de l'Andalousie, celle qui est venue finir sa vie à Marrakech ; en l'année 586 de l’Hégire ; (1187 de l'ère chrétienne).


Voici sa biographie telle que la donne le grand écrivain Andalou Ibn el Khatib.
« Hafça, Bent el Hadj Rakouni, originaire de Grenade ; était la perle de son époque, par sa beauté, sa grâce et son esprit railleur. Elle était nourrie de lettres, fort intelligente, avait la répartie spirituelle, et une improvisation facile dans la poésie.
Le vizir Abou Bakr ben Yahya rapporte à son sujet, ce qui suit :
« Ma sœur voulut faire une visite à Hafça pour lui demander un autographe, et notre poétesse lui écrivit ce distique «:

« O reine de beauté ou plutôt reine de bonté,
« Que tes yeux ne soient pas sévères pour ce qu'a tracé ma plume !
« Examine le d'un regard d'amie bienveillante.
« Ne fais pas attention à la médiocrité de mon écriture et de mon style ».

Un certain auteur du nom d’Abou el Hassan ben Saïd nous conte que ledit vizir était dans ses bonnes grâces de Hafça et qu'une forte sympathie les inclinait l'un pour l'autre.
A Houz-el-Moum ‘mil, dans un jardin, Abou Bakr et son amie passent la nuit comme savent le faire les gens d'esprit et de lettre-. Il lui déclame ces vers :

« Donc Dieu perpétue le souvenir de cette nuit.
« Il n’aura pas éternisé le souvenir d'un temps blâmable
« Qui nous déroba à tous les regards, à Houz-el-mou ‘mil.
« Du côté de la colline, arrivaient des senteurs,
« Et la brise, en soufflant, apportait le parfum des œillets.
« Un tourtereau chanta dans le grand arbre
« Et un rameau de myrte plia au-dessus du ruisseau.
« Le jardin a paru tout joyeux de ce qui s'y passait :
« Accolades, embrassements et baisers humides qui allaient suivre ».

Elle lui répondit par ceux-ci :

«. Par ta vie, le parc n'eut pas de joie à notre union,
« Mais il manifesta comme une haine secrète et de la jalousie.
« La rivière ne murmura pas pour applaudir
« À notre rapprochement et le tourtereau ne roucoula que par suite de sa triste.
« N'aie donc pas bonne opinion (de tout) tu mérites
« Cependant que tout soit comme tu t'en fais l'idée
« Car cette opinion n'est pas en toutes occasions, conforme à la vérité.
« Il m'a semblé que le ciel ne s'est allumé d'étoiles que, pour qu'elles nous épiassent.
« Qu'elle est jolie cette lettre rimée.
 Ajoute l'auteur qu'elle lui adressa lorsqu'elle sut que son ami, épris d'une esclave noire qui-lui fut amenée d'un certain Ksar, consacrait à cette dernière des nuits et des jours dans les environs de. Grenade, sous de grands ombrages, dans les plaisirs de l'amour, tantôt longs, tantôt courts !

« Ô le plus fin des hommes, avant d'être dans un état
« Dans lequel le sort l'a jeté.
« Tu aimes donc une négresse d'un teint aussi sombre que la nuit.
« Tout ce qu'a de merveilleux la beauté est voilé.
« La gaieté ne peut apparaître sur ses traits ténébreux,
« Mais non, plus la pudeur n'y peut être remarquée.
« Par Dieu, dis-moi
« N'es-tu pas le plus averti de ceux qui ont parcouru les rives des cours d'eau.
« Qui ne s’est jamais promené dans un jardin où il n'y avait
« Ni fleurs blanches, ni fleurs aux couleurs éclatantes.
Il lui répondit s'accusant le plus galamment, et usant de toutes les finesses de la rhétorique.
« Il n'y a pas eu d'autre arrêt qu'un ordre que s'abstint
« De transgresser celui dont la faute est pardonnable.
« Qui l'a prononcé à un visage dont dépend ma vie ;
« J’en abriterai le contour par des remparts.
« Il est rayonnant telle une radieuse matinée de fête,
« Ou un lever de soleil ou de lune.
« Mais par malchance, je n'ai pu lui exprimer mon affection
« Que clans une altercation dont le bruit s'est répandu.
« J'ai perdu mon amie, et ma passion s'est assombrie.
« Mon esprit et mon regard ont vu les choses à l'envers.
« Si tu ne me jettes un coup d'œil ô toi si chère, ô mon
« Âme, comment mes idées ne s'égareront elles pas « ? 

Une fois, il s'était enfermé, avec ses familiers, pour une partie de plaisirs. S'étant déguisée, Hafça passa à la porte et remit au concierge un billet avec ce distique :

« Une visiteuse est venue ; elle a les flancs graciles
« De la gazelle et elle désire s'unir à son ami.
« Lui donneriez-vous l'autorisation d'entrer ou quelque
« Empêchement s'y opposerait-il ?

Quand il reçut la missive, il s'écria :
 Par le Dieu de la Kaâba, l'auteur ne peut en être que la moqueuse Hafça ! Il la fit demander et elle fut introuvable. Il lui écrivit ces quelques vers, tant il était désireux qu'elle arrivât pour se délecter à sa société.

« Quelle occupation m'empêcherait-elle de recevoir
« L’aimée, dont la venue fut aussi éblouissante pour moi que le lever du soleil ?
« Viens, donc, toute pleine d'affection ! Je te désire plus
« que la réalisation de tous mes vœux. Depuis combien de
« Temps me remplis-tu d'attente.
« Par le plaisir, la boisson prise le matin ou la soif,
« Est-elle délectable, si tu t'éloignes de moi.
« Non, je le jure par le joug de l'amour et la joie de la rencontre ;
« Et c'est le plus cher des chemins qui y conduit »

Elle était, dit l'auteur, le professeur de ce temps et à la fin de sa vie, elle enseignait les femmes dans le palais d'Yacoub El Mansour. Ce dernier, un jour, lui demanda d'improviser quelques vers. C'est ce qu'elle fît.

« Faites-moi la grâce de me donner une pièce officielle
« Où se trouvera assurée ma vie matérielle.
« Que ta main droite y écrive : Louange à Dieu seul. »

Il se montra généreux à son égard et lui assura comme biens propres tout ce qu'elle possédait.