mardi 23 janvier 2018

Casablanca


CASABLANCA

Casablanca s'est appelé autrefois Anfa, ou Anafé, puis Dar Beida. La ville n'a pris son nom actuel qu'au début du 20 ème siècle. Mais elle devrait s'appeler Lyautey-ville, car cette ville et ce port ont été voulus par un homme, et réalisés sur son ordre.
C'est pourquoi la statue de Lyautey se dresse au centre de la plus grande place de Casablanca. Du haut de son cheval, le maréchal de bronze voit la ville, dont il a fait dessiner le plan, dont il a parcouru les chantiers; Il devine la présence toute proche du port, dont il a choisi l'emplacement et qui, depuis 1912, est devenu le poumon essentiel du Maroc.
1950 Les français, qui découvrent aujourd'hui le Maroc, ne doivent pas se contenter d'admirer, comme des touristes qui contemplent un spectacle harmonieux et ordonné. Ils doivent aussi « imaginer » ce qu'il a fallu d'esprit et d'énergie, d'initiative et de volonté, pour réaliser cette cité, ces rues et ces immeubles, au milieu desquels ils se promènent.


Photo couleurs Sixta

Face à l'avenue D'Amade qui conduit à la place de France, entre l'hôtel des postes, à gauche, et la statue équestre de Lyautey, aux émouvants bas-reliefs. 
Au deuxième plan, enfouie sous les arbres, l'humble baraque qui servit de poste de commandement au général D'Amade, en 1908, alors que deux frères , Moulay Hafid et Abd el Aziz, se disputaient le nord et le sud du Maroc


Fez, Marrakech, noms prestigieux, cités légendaires de l'Islam, jets d'eau chantant aux vasques de marbre, tonnelles de jasmin, parfums de rose, odeur fraîche de la menthe se mêlant aux doux murmures des samovars ; Rabat, miraculeuse rencontre de la poésie orientale et du génie français... vous offrez, aux yeux et à l'esprit, de faciles enchantements.


            Photo couleurs Sixta

Mais c'est à Casablanca, que bat, d'un rythme puissant, joyeux, accéléré, le cœur de ce grand et beau pays, dans cette "Métro-polis " ardente, fière de son labeur, orgueilleuse de sa puissance, impatiente de son magnifique destin.
Ville tentaculaire, invertébrée, chaotique encore ? c'est vrai ; avec ses laideurs, ses imperfections, mais aussi, ses nobles architectures, ses boulevards aristocratiques, et la classique harmonie de sa place administrative.
Ville de pierre et de fer ? oui, mais ville aussi des parcs à l'ordonnance impeccable, des squares et des rues fleuries de jardins secrets.
Fief des grandes banques, de la lourde industrie, cité des » businessman »? qui s'en plaindrait quand ils sont en même temps possédés du désir de faire ici œuvre française, ennoblis d'un idéal humain qui leur inspire les plus belles réalisations sociales?
Casablanca, et ses restaurants coûteux, ses marchés pléthoriques, le flot de ses opulentes voitures, son luxe et ses plaisirs, son matérialisme enfin ? Pourquoi pas ? 

Photo Verdy
L'Hôtel de ville de Casablanca, qu'on appelle aussi prosaïquement les services municipaux, apparaît à travers les grosses colonnades de la galerie du Palais de Justice. Un beffroi le surmonte, du haut duquel on découvre le plus vaste panorama urbain du Maroc. 
Au premier étage, au centre, se trouvent les magnifiques salles qui servent de cadre aux réceptions et aux bals les plus courus de la saison. A gauche, les fenêtres du bureau du délègue aux affaires urbaines. A droite, devant Les Services Municipaux, quelques palmiers sur lequel veille la statue du Maréchal Lyautey
Quand se lève une superbe jeunesse entraînée aux joyeuses disciplines des stades, des courts, des piscines, dorée aux sables des plages, guidée vers les joies intellectuelles et artistiques, par des mains sûres et attentives; quand le goût  du plaisir se change en élégance et douceur de vivre? Quand les navires du monde entier, abordant la porte océane ouverte entre deux civilisations, apportent ou remportent avec leurs précieuses cargaisons, les bouffées du large, et le rêve infini.
Casablanca, symphonie d'Honegger, brutale, haletante, et comme dissonante à l'oreille profane, où se mêlerait la romance des beaux jardins d'Anfa, c'est là son sortilège.
Le Grand Lyautey, ton fondateur, qui, des premiers, connut ta rive, alors inhospitalière et ton étroite cité somnolente, ne t'eut point souhaitée différente. Et, qui, par sa spéciale présence, sent bien, à ton accueil confiant et chaleureux, que ton cœur est fidèle et ton âme généreuse.


Le Port de Casablanca.                                                                     Photo Belin


Le Port de Casablanca.                                                                     Photo Chelle


Le Port de Casablanca.                                                                     Photo Chelle

L’océan gris et furieux, qu'aucun port jamais n'a calmé, se jette à l'assaut des remparts derrière lesquels somnole Dar-El-Beida. L'heure du destin français de Casablanca, l'heure de Lyautey et de ses héroïques prédécesseurs n'a pas encore sonné.

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