Le Plan de Casablanca
Sur la table de
dessin d’H. Prost
Historique.
En 1906, Casablanca était une petite ville indigène abritée à
l'intérieur de ses remparts. Aucune agglomération extérieure n’existait ; une campagne
aride, de grands cimetières et quelques jardins l’entouraient ; les pistes
accédant aux portes de l'enceinte seules découpaient un bled inculte. Un souk se
tenait extérieurement à la porte Bab-el-Kébir, aujourd'hui Porte de l'Horloge.
Au commencement de 1914, la petite
ville indigène était noyée au milieu d'un extraordinaire mélange de fondouks et
d'habitations de tous genres, simples cabanes en planches, villas ou immeubles à
cinq étages, s'éparpillant à plusieurs kilomètres des remparts.
A première vue, c'était un chaos
invraisemblable, sans voirie possible, tellement le développement avait été
rapide, partout à la fois et en tous sens.
De tous côtés, de grands lotissements
s'étaient créés, chacun indiquant un centre possible à la ville nouvelle, et cela
en un nombre considérable d'endroits très différents les uns des autres.
Une spéculation développée soudainement
gênait beaucoup le vrai commerçant actif et constructeur, celui auquel nous
devons le Casablanca d'aujourd'hui.
Les prix des terrains montaient à un
point tel que les petites bourses étaient obligées de se grouper à plusieurs
kilomètres du centre pour pouvoir acquérir de quoi construire une modeste
habitation.
En présence de ces efforts aussi
méritoires que désordonnés, il était bien difficile de définir quelle ville
pouvait former la réunion de tant d'intérêts divergents.
Les positions exactes des éléments
vitaux de la nouvelle agglomération auraient seules pu permettre à
l'administration du Protectorat de donner les directives nécessaires et amener
les intérêts à se fixer sur des emplacements déterminés, dans un but nettement défini.
Or, la situation future des éléments
fondamentaux, port et chemin de fer, était inconnue. Il fallait aux techniciens
le temps matériel pour les étudier, temps pendant lequel la spéculation se
développait, gênant considérablement une administration que les capitulations rendaient
impuissante à l'égard des étrangers.
Aucune législation n'avait pu être faite
réglementant les dispositions des lotissements ; rien n'empêchait un étranger
de construire où bon lui semblait, aucun alignement ne lui étant imposable.
Cependant, dès le, début du
Protectorat, l'administration faisait empierrer les principales pistes et
essayait de tracer un périmètre à la ville nouvelle, en créant un boulevard
circulaire. Celui-ci fut négocié sans trop de difficultés, parce qu'il était
loin du Socco, centre où s'exerçaient toutes les compétitions rivales.
Vers ce centre, une seule voie, de 15
mètres de largeur, la rue de l'Horloge, qualifiée pompeusement de boulevard,
fut établie en dépit d'invraisemblables obstacles, et suivant un tracé qui, déviant
dès son origine, tordu au gré des intérêts particuliers, part de la place de
France pour arriver n'importe où. Les immeubles durables ou provisoires ont dû s'élever
ainsi partout, sans qu'une direction d'ensemble puisse guider et coordonner la
prodigieuse activité des Casablancais, malgré les louables efforts de certains
propriétaires de lotissements auxquels on doit quelques voies comme le
boulevard de Lorraine.
Aucun plan cadastral n'avait pu être
dressé. De vagues relevés indiquaient à peu près les emplacements des grandes
voies et des principaux lotissements, mais sans qu'il fût possible de repérer
les parties construites. Impossible de se rendre compte de la densité réelle des
constructions ; impossible de définir le tracé d'une artère quelconque, que les
précisions apportées par les études du port et du chemin de fer, menées activement
par l'administration, permettaient de déterminer.
Aussi, en mars 1914, le Résident
général décide-t-il de faire dresser à tout prix une carte approximative de
l'agglomération nouvelle. Ce travail fut fait en moins de deux mois par les soins
du service topographique de Casablanca (capitaine 0).
C'est sur cette esquisse que furent
ébauchés les tracés des principales voies dans leur direction générale. Des
brigades de géomètres des Travaux publics devaient commencer le relevé exact
des régions intéressées par le parcours de ces principales voies, quand la
guerre éclata, désorganisant tout travail suivi et ordonné. Dans la suite, ce
travail fut repris, mais lentement, bien lentement, trop lentement au gré de
l'auteur du projet et des propriétaires intéressés.
M.H. Prost est certes très connu à
Casablanca, puisque son nom est lié au plan de la ville Mais si le nom est sur
toutes les lèvres, la personnalité du grand architecte reste à peu près dans
l'ombre. Malgré son extrême modestie et à titre indicatif.
M.H. Prost est sorti Grand Prix de Rome de l'Ecole des Beaux-Arts où il a, quoique simple élève, profondément marqué son passage. En quittant la villa Médicis, il fit dans les pays d'Orient un long séjour, au cours duquel on lui confia-la, restauration de Sainte-Sophie de Constantinople.
Nous n'entrerons pas dans le détail
des travaux auxquels il a attaché son nom. Un seul fait suffit à mettre en
valeur le praticien à qui est confié le sort de nos villes :
M.H. Prost a obtenu le 1er prix au
concours international d'Anvers, qui reste le plus important concours, d'Urbanisme
de l'époque contemporaine.
M.- H. Prost, arrivé au Maroc en avril
1914, se mit tout de suite au travail. Casablanca eût pu l’effrayer : en
débrouiller le chaos n'était pas chose commode. La seule pensée d'une telle : besogne
faisait reculer les plus braves. Que fût-il advenu de Casablanca si M. Prost
avait également reculé ?...
En
octobre 1914, M. Prost présentait au Résident général l'esquisse du boulevard
du IVème-Zouaves que l'on voit plus loin. Le général Lyautey fut séduit. Le
sort de Casablanca, grande métropole sur l'Atlantique, était jeté.
Vue d’Ensemble de La Ville et du Port.
Directives.
La conception du plan général d'une ville
est guidée par des éléments fondamentaux exerçant une influence capitale sur la
distribution des différents quartiers. Les voies d'accès, la nature du sol, le
climat et les vents sont ces principaux facteurs.
Le plan de 1914 montre que si l'on
fait abstraction des lotissements excentriques, les intérêts commerciaux ont
amené le groupement logique des fondouks, dépôts ou magasins, sur les pistes
les plus fréquentées reliant l'arrière-pays à la ville indigène d'où l'on accédait
au port, encore à l'état embryonnaire à cette époque. Tant que le chemin de fer
ne fonctionnera pas, ces voies transformées aujourd'hui en routes seront toujours
les accès naturels de la ville, et leur activité continuera à augmenter avec la
production de l'hinterland de Casablanca.
Le projet d'extension du port et la
détermination de l'emplacement de la gare ont précisé les deux facteurs
essentiels de la nouvelle agglomération. Le port, dont l'étude a déjà été
présentée se trouve placé en bordure de la ville indigène et d'un très grand
cimetière musulman, aujourd'hui désaffecté. Des terre-pleins, d'une surface considérable,
seront gagnés sur l'océan, permettant de construire tous les hangars, magasins,
dépôts, usines, gare maritime et autres établissements nécessaires à la vie du
port. La ligne de chemin de fer Marrakech-Casablanca-Rabat sera tangente à
l'est du territoire de la nouvelle ville. La gare se trouve très heureusement
placée dans le même secteur que ces voies si actives sur lesquelles le commerce
s'est installé dès le début. Par suite, la ville actuelle ne subira donc pas de
très sensibles modifications dans le groupement de ses quartiers, du fait du
nouveau moyen de transport. Une voie spéciale reliera les terre-pleins du port à
la gare. C'est donc à l'est de la ville indigène, entre le port et la gare, sur
des terrains traversés par les principales routes passantes, que doivent se
grouper le commerce et l'industrie.
Maintenant, plusieurs questions se posent
:
Où se, fixera le centre des affaires
?
Où seront les quartiers d’agrément ?
Comment cette agglomération
va-t-elle se développer ?
Pour essayer de s'en rendre compte,
il faut observer que la nature du sol de Casablanca divise le territoire de la
nouvelle ville en deux parties principales, très nettement distinctes, séparées
par une limite commune sensiblement nord-sud.
A l'est de cette limite, le terrain
est rocheux, ne permettant aucun aménagement de jardins. Le caillou affleure
presque partout et les fondations y seront peu coûteuses. Au sud-ouest, au
contraire, s'étendent de grandes surfaces de terre facilement irrigable. La
partie Est est donc principalement celle qui, par sa situation, doit recevoir
le commerce et l'industrie. Par contre, la partie Ouest, située en dehors de l'activité
commerciale, semble être toute désignée pour les habitations de plaisance : les
cité-jardin les plus modernes devraient s'y développer tout naturellement, de
même que sur les collines bordant la périphérie de la ville, entre le fort
Provost et le fort Ihler, d'où la vue est assez étendue sur l'ensemble de la
ville et l'océan. Les vents régnants varient entre le Nord-Ouest et le Nord-Est
pendant les trois quarts de l'année; l'hiver, les vents humides viennent de
l'ouest. Les quartiers de l'ouest, déjà favorisés par la nature du sol, seront
donc bien protégés contre les fumées et odeurs provenant des quartiers de commerce
et d'industrie. Tels sont les arguments qui nous ont amené à étudier cette
région en vue d'y installer des habitations avec jardins. Ces deux grandes
divisions étant déterminées par une heureuse concordance entre la constitution
du sol et les besoins de la ville, il y a lieu de tenir compte en outre d'un
élément qui aura une influence importante sur la distribution des quartiers. Dès
le début de l'occupation, d'énormes camps militaires furent élevés dans de
vastes étendues de terrain situées à quelque distance au sud de la vieille ville.
Par une décision du Résident général
(fin 1914),ces camps doivent être évacués méthodiquement à mesure que des
casernements définitifs seront édifiés sur des emplacements choisis à la
périphérie de la ville. Les terrains des camps devenus libres seront affectés à
la création d'une place administrative, où devront être centralisés tous les
organes directifs militaires et civils de la cité moderne. Un grand parc, où
des espaces libres seront réservés aux sports et aux expositions périodiques,
s'étendra en arrière de cette place, presque jusqu'au boulevard circulaire. Ainsi,
les services publics et les terrains de promenade et de sport se trouveront
situés entre les deux grandes divisions de Casablanca : les quartiers commerçants
d'une part et le quartier de plaisance d'autre part. C'est là que s'élèveront
le Palais de justice, l'Hôtel du commandant militaire, l'Hôtel de ville,
l'Hôtel des postes, le Cercle militaire, etc., formant un groupement d'édifices
importants.
Nouveaux quartiers indigènes.
Une des caractérisques de Casablanca
est son extension indigène. C'est un cas peut être unique dans les villes
musulmanes du nord de l'Afrique. Le gros trafic d'affaires qui s'est produit
dans cette ville a nécessité une main-d’œuvre nombreuse que les Européens n'ont
pu fournir. Les salaires élevés ont attiré une population indigène venue de toutes
parts. Pour abriter cette population nouvelle, d'infâmes agglomérations,
immondes foyers d'infection, se sont développées un peu partout, au hasard,
gênant considérablement les quartiers européens, au milieu desquels elles se
sont glissées. Ces agglomérations disparaîtront. Un parti énergique a été pris.
Une nouvelle ville indigène se crée de
toutes pièces par les soins de l'administration du Protectorat en association
avec l'administration des Habous, pour réaliser une œuvre de bienfaisance et d'hygiène.
Cette ville neuve est située hors de tout groupement européen, à proximité du
nouveau palais du Sultan, sur la voie la plus fréquentée par les indigènes, à
peu de distance de la nouvelle gare et des futurs quartiers de commerce et
d'industrie. Une ligne de tram mettra ce village en communication directe avec
le port.
Voies principales.
Casablanca est avant tout une ville
de commerce. Il faut donc qu'on y circule facilement en tous sens. Une ossature
formée d'un certain nombre de voies aussi directes que possible, doit mettre en
communication rapide les différentes parties de la ville. De ces voies,
certaines existent à l'état embryonnaire qui doivent être élargies. D'autres
seront formées de fragments de voies actuelles qui, réunies, composeront un
ensemble. D'autres enfin sont de création complètement nouvelle. L'examen de
ces voies peut permettre de déterminer les principaux centres d'activité
résultant de leur tracé. Une des grosses difficultés du plan de Casablanca est
la gêne considérable que causent la ville indigène et l'énorme cimetière
musulman situé entre le port et la nouvelle ville actuelle, empêchant toute
communication autre que le boulevard du IVème-Zouaves et la rue de la Marine. Par
un hasard de tracé, ces deux voies prolongées sur les terre-pleins du port
doivent aboutir à l'épicentral où accosteront à quai les principaux paquebots des
compagnies de navigation. C'est donc par ces deux voies que les voyageurs
venant à Casablanca pénétreront dans la ville. Le boulevard du IVème-Zouaves,
débouchant à Sidi Belyout et élargi par une vaste opération de voirie,
permettra la jonction facile du quai d'embarquement et de la place de France,
sorte de gare centrale pour tous les trams convergeant de la périphérie vers ce
point. Ce boulevard, prolongé par la rue du Général d'Amade, relie ce centre actif
à la place Administrative, située quelques centaines de mètres plus au sud. La
rue de la Marine, d'autre part, forme la jonction de deux grands courants de
circulation, l'un venant de la route de Médiouna et l'autre de la route de
Marrakech, parla rue des Ouled Harriz; mais aucune place, autre que les
carrefours indispensables, ne vient intéresser cette artère, qui sera très
circulante.
De ces deux voies, rue de la Marine
et boulevard du IVème-Zouaves, il semble bien que c'est sur cette dernière que
se formera l'axe de la ville normal au port. La ville indigène, qui est sans
intérêt artistique, et qui ne peut guère convenir aux nécessités du commerce
européen, disparaîtra et sera en grande partie absorbée par la ville nouvelle.
Celle-ci, logiquement, doit arriver à s'étendre directement en contact avec le
port sur toute son étendue.
Deux voies parallèles au front de
mer réuniront toutes les artères de la ville:
1°/ La rue de la Gare reliant aussi
directement que possible la gare à la place de France;
2°/ La grande traverse qui va de la
gare au phare d'El Hank, mettant en liaison tous les quartiers Est et Ouest.
Enfin, le boulevard de Lorraine
prolongé formera une ceinture intérieure parallèle au boulevard Circulaire. Telles
sont les artères principales du plan. L'ossature ainsi tracée doit permettre à
chacun de se placer où son intérêt le guidera. L'avenir, avec ses données
imprévues, décidera seul du développement respectif des différents quartiers.
Sans doute il est regrettable de n'avoir pu
donner plus de largeur à certaines voies, mais la nécessité de respecter nombre
d'immeubles existants, qui sont des éléments de prospérité de la ville, jointe
aux conséquences financières qu'aurait entraînées la création e voies plus
larges, nous ont obligé à donner souvent aux voies nouvelles un profil qui est
le minimum indispensable à la circulation. La création d'espaces libres, dans
le quartier Est, a été rendue presque impossible par la fâcheuse spéculation
qui a faussé la valeur des terrains. Les lotissements de la première heure, si
espacés, ont amené la création d'artères, mettant en valeur un territoire très
développé, trop développé peut être. Cependant, si cette disposition a les
inconvénients de l'entretien d'une voirie considérable, elle peut présenter un
grand avantage au point de vue du problème de l'habitation. Dans les villes
modernes d'Amérique, d'Angleterre, de Belgique ou d'Allemagne, par suite des
nombreux moyens de transport rapide (généralement tramways à trolley), le
centre des affaires est presque exclusivement occupé par les bureaux, les
comptoirs de commerce, les banques. Il est relativement peu peuplé. Les
habitants, au lieu de s'enfermer dans les abominables caravansérails modernes
où l'espace, l'air et la lumière sont mesurés parcimonieusement, vont se loger
dans des milieux plus verdoyants et où le prix du terrain est peu élevé. Rien
n'empêche qu'il en soit fait de même à Casablanca ; et peut-être verrons-nous
les habitations individuelles se développer, isolées ou groupées, loin du
centre, dans les feuillages.
Les cités jardins et les cités ouvrières,
par la construction en série, devraient résoudre le problème de l'habitation à bon
marché, l'habitation individuelle étant la seule qui permette à une population de
vivre dans de bonnes conditions d'hygiène. Dans tous les pays où ce système est
pratiqué, la population a considérablement augmenté (en Belgique et en Allemagne
principalement), alors qu'en France la population diminue en grande partie par suite
de l'impossibilité où sont les familles nombreuses de se loger convenablement Sans
doute elles y parviennent tant bien que mal; mais c'est en s'empilant dans des locaux
trop étroits où la tuberculose a bientôt fait d'exercer ses ravages. On aurait tort
de l'oublier: le problème de la repopulation est intimement lié à celui de l'habitation.
La grande étendue de la ville nous a
permis d'établir des règles d'hygiène satisfaisantes, limitant les hauteurs des
immeubles et les dimensions des cours dans des proportions qui satisfont aux conditions
de l'hygiène moderne. Les emplacements réservés aux établissements d'enseignement,
actuels et futurs, et aux hôpitaux, ont été spécialement choisis. Leur pourtour
est aménagé de manière à leur garantir un large isolement pour les maintenir
dans les meilleures conditions de salubrité. Disons encore que la première œuvre
qu'il faut à tout prix encourager, est le boisement des environs de la ville.
Que ce soit à Okacha, à El Hank, à l'Anfa ou à Sidi Abderrahmane, il faut, à la
place de ces déserts de sable et de cailloux, créer des oasis de verdure La Société
d'horticulture de Casablanca, grâce à un généreux donateur, est en possession d'un
vaste terrain facilement irrigable, où elle prépare un parc qui sera un joli but
de promenade à proximité de la ville. Près de Sidi Abderrahmane, une pépinière doit
être créée. En outre, le Service des forêts s'efforcera de boiser toutes les parties
de la côte qui s'y prêteront, afin de permettre aux habitants de Casablanca de trouver
de l'ombre et de la verdure dans le cadre grandiose que forment les rives de l'océan.
En résumé, je crois que la nouvelle ville
de Casablanca sera pratique et saine. C'est déjà bien. Mais je voudrais pouvoir
ajouter que Casablanca sera aussi une belle ville moderne. Elle le sera, si l'œuvre
entreprise est poursuivie avec unité et méthode. Pour cela, il faut que chaque habitant
y contribue pour sa part. La beauté d'une grande cité ne tient pas seulement au
plan général, à l'application rationnelle de quelques idées directrices et au goût
d'un artiste. Elle est avant tout une œuvre commune. Le style de chaque construction
particulière, le dessin d'un jardin, la disposition de chaque partie, le visage
de chaque chose participent à la valeur de l'ensemble. Sur cette vieille terre d'Islam,
la France continue, en pleine guerre, son œuvre de paix et de civilisation. Et cette
œuvre n'est pas seulement une affirmation de volonté et de puissance; elle est surtout,
en ces heures de crise mondiale, un enseignement et un exemple. Or, quelles que
soient les modifications et les données nouvelles qu’apportera l'avenir, Casablanca
est et demeurera la porte d'entrée et la capitale économique du Maroc.
Il est donc sage de soigner cette
porte d'entrée. C'est ici, c'est sur ses impressions premières, que l'étranger qui
débarque nous jugera. J'ai mis toute ma foi dans cette pensée que Casablanca,
grande métropole et grand port, sera une œuvre vraiment française, image du génie
d'ordre, de mesure et de claire raison de notre pays.
H. PROST.
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